twenty four hours ((tokyo banshees))

Invité

twenty four hours
tenue &cheveux -- stresse qui entreprend la fin de la prestation. concert donné (l'un des derniers). morosité envolée et te voilà appuyé contre le mur des coulisses. premières loges, magnificences de la jeunesse fruitée, pimentée (qu'ils composent). les bras croisés, l'une de t'es mains remontées, t'es lèvres agressées par le bout de t'es doigts. tout se passe bien alors pourquoi cette anxiété.

un léger soupire, la fin qui approche (trop vite). tu te décale pour revenir en arrière. salle de repos, loges (improvisées). à chacun une serviette proprement pliée, une bouteille ouverte (et puis quoi, ton amour) -tu apportes le tout et les voilà dévalant la petite pente (attachante).

attention. qui s'apporte (supporte) et c'est seulement à mai que tu déplies le coton, lui installant sur les épaules en laissant les seconds récupérer les instruments. galanterie qui se veut (maladive), ironiquement tu procèdes de la même manière avec reiko, sans pour autant t'attarder. aller diva, ça suffit. tu le pousses légèrement (doucement), le suivant de prés. t'es mains se filent dans le dos du très cher taiga (un sourire), inspire (doué). kaze, c'était parfait ce soir. poignet qui s'élance, main dans sa chevelure abîmée, fierté. vous allez bien ? inquiétude par habitude, d'un manager, d'un ami, d'un père de famille (improvisée).

twenty four hours -- tirer le rideau - fin de l'acte, fin du désastre, dénouement pas vraiment ultime, juste habituel. et le coeur qui se barre à moitié - qui menace de s'écouler dans le creux des lèvres. la gorge enflammée, le reste qui triture les entrailles - reiko au bord du rebord. qui se sent comme un organe sanguinolent qu'on aurait laissé trop longtemps sous le soleil - cuit, défait. la main qui se glisse dans les cheveux - poisseux - l'autre qui tient contre toute tempête la guitare et la fuite enfin à l'arrière. se poser, réfléchir - reprendre sensation des muscles trop échauffés.
semblant de rêve enfermé - ah quel pied.
et la remarque qui va avec d'un manager soucieux, tellement lisse sous tout rapport qu'il semble sortir d'un livre d'images. le rire sec qui s'abat, l'instrument posé dans un coin et la bouteille de flotte qu'il attrape, la vidant de moitié subitement, soupirant.
- diva, n'importe quoi j'suis outré.
et reiko qui se rétame sur le canapé, la tête en arrière épousant la forme du dossier - écoutant le bruit des pas des trois autres, taiga qui s'est tellement donné qu'il aurait pu y laisser les deux bras, mai qui devrait avoir les doigts en sang en ce moment, et kaze qu'a tout raflé avec son solo.

- haaan les gaaaars, je meuuuuurs.
outré.

twenty four hours

déflagration vive, ça va toujours trop vite, ça se termine toujours trop tôt, à la façon d'une éclipse. c'est trop court, faudrait que ça dure une éternité de plus.

(la main qui explose les cordes machinalement, le son qui se déchaîne jusqu'aux tympans trop fragiles, pour autant de bruits – puis leurs sourires, à eux, histoire de les graver sur leurs faces de timbrés.)

c'est le cœur qui se serre soudainement fort, si fort, il ravage tout le déloyal. kaze à l'envie toute autre que de s'enfuir vers l'extérieur, qui pourrait croire n'importe qui aux belles promesses si ça lui permettait de revivre encore quelques acclamations supplémentaires, quelques sourires heureux qu'il arrive à saisir avant de couper court à ce qui le tient en vie.

(ah, c'est déjà fini, que tu te dis.)

mais le guitariste est cassé, hors d'haleine, comme s'il venait de courir pour survivre – la tête qui se secoue un peu pour tenter de reprendre les esprits alors que ses pas lourds l'entraînent vers l'arrière plus sombre à la suite de taiga qu'il attrape brièvement par les épaules, les projecteurs demeureront éteints pour le reste de la nuit. la main attrape la bouteille d'eau, l'autre s'empare de la serviette qu'il jette sur sa tête, et le sourire s'élargit un peu devant l'affection sans limite d'un père de substitution ; toujours plus présent que le vrai quand il s'agit de l'encourager, de le conforter dans l'idée qu'il s'est pas trompé de voie.

« écoutez-le ; il est outré. » l'humour emmerdant qui se pointe alors qu'il vient s'affaler à côté du leader, la guitare entre ses genoux, et le coup d’œil un peu envieux vers mai qui reste étrangement impeccable même après des heures de jeu. « tout pareil. »
mais tout rayonnant.

twenty four hours -- il retombe en cascade d’eau froide le rideau d’or. gloire minime éphémère qui dure juste le temps de se dire que le monde est à eux, là, juste à leurs pieds. piqure d’adrénaline tellement intense que mai, mai elle investit plus son corps et c’est leur musique qui l’habite, sa basse, les cordes qui vibrent et son coeur qui suit. pas encore bien habituée, les mains qui tremblent toujours - peur de pas bien faire, peur maladive. ah qu’elle est grande mai, et si petite finalement. devant la foule qui te bouffe.
prête à s’agenouiller pour minutes de plus et déjà sur les rotules. le corps qui tangue, qui palpite. de la tête aux pieds. mélange grisant de l’envie de continuer jusqu’à en mourir et de celle de s’écrouler.
dernier soir intense, mai le sourire il la quitte plus. ils évauent la scène qui crie encore leurs noms - pas le sien, pas trop connues pour l’instant les trois lettres. elles se mélangent encore et c’est la fille.
serviette sur les épaules qu’elle frotte sur sa nuque ; merci silencieux, regard ravi, encore bouffé d’adrénaline, à renji - toujours aux petits soins, toujours plié en quatre. mai elle rit d’un rire franc, le corps qui tombe à côté de celui de kaze - kaze qu’en a fait hurler le plus ce soir, avec ses doigts de magicien, seul dans la lumière à un instant t. et reiko affalé, reiko qu’elle croit bien les poumons vides et la voix défoncée et comment il fait, vraiment, pour tenir si fort. taiga le dernier ; comme mêlé à sa batterie ce soir, indissociable, monstre de charisme. « putain. » interjection mi-vulgaire mi-banale et pas d’autre mot. « je suis vidée. »

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