(h)aime-moi.

mood -- Sous ses paupières fatiguées les orbes s'agitent au rythme des battements de son coeur fou. A bout de souffle, l’âme en décadence et tout en puissance, il danse sur la scène qui lui était destinée, lui et sa partenaire d’une soirée avec pour seuls spectateurs le silence et la lune qui surgissent de l’obscurité. Yuji. on devrait arrêter pour ce soir.
Et elle avait surement raison dans ses avertissements, même s’il ignorait délibérément ses mots en se repositionnant. Parce qu’il fallait toujours essayer de le stopper afin d’éteindre la flamme-passion qui devenait incontrôlable, Yuji, lui qui ne pouvait se satisfaire de l’excellence en guise de résultat — Lui qui n’envisageait que la perfection, le moindre détail soigné, l'élégance parfaitement maîtrisée au point de s’épuiser jusqu'à ne plus tenir droit sans s’agenouiller. moi j’y vais. à demain. Elle claque la porte et il ne prend pas la peine de lui répondre, déjà concentré sur ses mouvements, son corps se laissant porter par la mélodie dans une grâce sans pareille, endormant douloureusement son esprit en enterrant trois pieds sous terre ses larmes, sa peine et ses maux.
Lui l’artiste aux cheveux dorés et ses yeux aux reflets azurées, on croirait presque voir vénus et quelques constellations éparpillées.

Les études, le travail à coté, des nuits sans dormir combien de temps vais je encore pouvoir tenir ce rythme? Je ne le sais pas. Autour de moi on me dit de me reposer de prendre soin de moi mais à quoi bon? Si j'avais vraiment écouté tout le monde je ne serais pas là aujourd'hui. Considéré comme mourant à l'adolescence aujourd'hui le mourant est âgé de 25 ans, la leucémie est toujours là mais je me bats avec. Je ne dis pas que c'est simple mais j'ai décidé d'aller de l'avant de me battre. Peut être parce qu'au fond de moi je continu à espérer je ne sais quoi mais c'est ainsi. Qu'est ce que je fais ici? Je suis ici avec une équipe de secouriste pour une fuite de gaz. Je dois aller vérifier le bâtiment d'à coté. un studio de danse. Une personne vient d'en sortir. En entrant je peux entendre une douce mélodie. Mes pensées vague das la nostalgie dans des souvenirs lointain de Yuji. Son rêve était de devenir danseur peut être qu'il y est arrivé. Je ne prends pas vraiment la peine de m'approcher ni d'espionner. Soudain quelques choses attire mon attention, un craquement j'ai juste le temps de crier

"Attention"

mood -- Aimer a toujours été douloureux pour lui. Aimer, c’était accepter les promesses fastidieuses, les avenirs brisés, les blessures et les maladies incurables; Et Yuji, il a toujours tout accepté, embrassé les sentiments qu’il ressentait en ignorant les avertissements de son coeur déjà meurtri. Aimer son meilleur ami, aimer Haruki. Pour lui il n’y avait jamais eu d’hésitation. C’était ses deux comètes, ses deux chimères interstellaires dont l’attraction ne pouvait s’expliquer par de simples mots; eux brillants comme le Soleil et lui devenant simplement ses étoiles et ses planètes. Et avec Haru, il a cru voir l’espoir. Dans ses douces attentions, dans ses sourires et compliments, dans sa douceur et sa tendresse. Il lui aura suffi d’une soirée pour que toutes ses barrières ne tombent et qu’il ne le brise à jamais; lui désormais le cœur en miette et fracturé par l’abandon et la déception.
L’éclat de voix le surprend malgré-lui, lui faisant alors perdre le rythme de la musique — le forçant alors à se stopper. Et si Yuki dans cette situation-là se serait enragé à l’idée d’avoir été perturbé. Inconsciemment, Yuji, lui, était né trop bon, ne voyant que le blanc et la pureté du monde, il se dirige alors rapidement en direction de la porte d’entrée avec un pincement au cœur. ”Il s’est passé quelque chose?” Sur l’instant présent, ses pensées divaguent et il ne réagit pas tout de suite à son visage bien trop familier, ou à la simple mélodie de sa voix. Rien, rien, rien, jusqu’au moment où son coeur s’emballe d’une manière qu’il ne connaissait que trop bien. Et il lui suffit alors de relever la tête pour réaliser qu’il n’était pas en train de rêver. “Haruki-san?” et il impose délibérément la distance, mimant presque l’insensibilité, alors que les questions le rongeait; les pourquoi. Pourquoi m’as-tu abandonné?

De là où je suis je peux voir des étincelles, certainement des fils dénudés qui se touche ce qui peut engendré rapidement un incendie des électrocutions. De l'inquiétude peut se lire dans mon regard. Ce studio n'a pas l'air vétuste et pourtant... Une voix se fait entendre, une voix que je n'ai pas entendue depuis longtemps. La voix du fantôme de mes nuits. Mon regard croise un regard si familier. Comment est ce possible Yuji est là en chair et en os. Bien réel. Il n'est pas un mirage. Je reste un moment silencieux tiraillé entre l'envie de fuir le plus loin possible et l'envie de le serrer dans mes bras. Je ferme un instant les yeux je dois me ressaisir je ne vais pas pouvoir rester muet à vitam æternam

"Il y a des fils dénudés ils font des étincelles c'est dangereux"

je garde mes yeux rivés dans les yeux, cette douleur au fond de moi qui vient me serrer le thorax. ça fait mal si mal.

"Oui c'est moi je suis désolé."

mood -- Une malédiction, une tempête; un désastre pour un coeur en émoi, corps proie au désarroi. Yuji s’était toujours juré qu’il ferait tout pour l’oublier. Chaque fois qu’il faiblissait, il se disait qu’il s’agirait de la dernière fois et qu’il ne souffrirait plus ensuite. Mais cette nouvelle rencontre, cette nouvelle lune; c’était comme un retour aux choses passées, comme s’il était toujours aussi amoureux de lui, toujours aussi épris pour son âme et ses couleurs si particulières.
Car après tout, Haruki l’aura rendu fou comme il ne l’avait jamais été, l'embrasant de son touché là où personne d’autre ne l’aura fait. Mais il l’avait aussi brisé en éclats de verre, fracassé contre la réalité, et désormais si l’amour se lisait encore dans le reflet de ses yeux bleutés, il serre ses poings et l’amertume se siffle entre ses mots. “désolé pour quoi?” sa langue claque contre son palais tandis qu’il lui tourne le dos pour couper la musique qui tournait en boucle depuis quelques minutes “désolé de m’avoir abandonné? d’avoir disparu de ma vie? de m’avoir laissé croire que j’aurai pu me reconstruire à tes côtés? de m’avoir rendu fou de toi?” la vérité lui brûlait les lèvres : il ne l’avait toujours pas oublié. Mais il résiste, grimace, range ses affaires dans son sac tandis qu’il cogne volontairement dans son épaule contre la sienne lorsqu’il se dirige vers la sortie. “Haruki-san. ça ne sert à rien de s’excuser. ça arrive à tout le monde de faire des erreurs.”
il s'arrête au pas de la porte pour lui lancer un dernier regard, brisé. "they say, everything happens for a reason." Privilège qu'il n'offrait autrefois qu'à lui et lui seul, les aveux dans sa langue maternelle qui désormais, avaient pris le goût des adieux.