ça fait tellement mal que parfois
j'en oublie de survivre.
au début, ça va toujours
( jusqu'au jour où j'ai réalisé que j'pouvais plus arrêter )
et là, ça commence à torturer les poumons.
à retourner l'estomac dans tous les sens.
mais ce qui rembobine tout
ce qui déclenche la nausée, la vraie nausée
c'est la voix de reiko.
qui n'a rien à faire là.
au mauvais endroit au mauvais moment.
et ça, ça m'fait honte.
honte à mourir sur le champ.
les mots dansent dans les lumières
entre la brûlure de ma gorge et ses excuses
tout est flou
je m'y perds presque
la culpabilité m'ancre au sol
malédiction.
merde kyo ?ça tu l'as dit. merde.
j'abandonne le combat contre mon propre corps.
je m'adosse à la porte entrouverte.
(gardeuse de secrets
garante de mes pires conneries)
les yeux dans le vague
le teint livide, fatigué
fatigué de me faire gerber
fatigué d'inventer des contes de fée.
j'aurais tout donné pour le rassurer une seconde
mais ce serait pire qu'un gros mensonge
car c'est pas la première fois de la journée
et la sueur froide coule encore
le long de ma pauvre colonne.
coeur fragile dans corps vide.
au pire dis rien.j'ai attendu d'avoir repris mon souffle.
rien t'oblige à rester là tu sais.reste je t'en supplie reste
ou sinon je vais recommencer
je l'aurais bien mérité
recommencer jusqu'à en crever.sauf que ces mots je les ai jamais dits.
parce que même si la fierté a disparu
y a cette sorte de retenu
parce qu'il aurait jamais du voir ça
jamais putainet la preuve c'est que y a que ce
merde qui sort de sa bouche
comme moi de la mienne
des épaves et des désastres.