hasegawa emiko
nom -- Hasegawa, nom de famille assez commun s’il en est, écrit 長谷川 avec les caractères de "longue" "vallée" et "rivière". Elle utilise celui de sa mère puisque c’est celui qui se trouve sur son passeport japonais, et qu’il est bien plus simple à écrire pour les personnes ne parlant pas anglais. Elle utilise également le sceau de la famille de sa mère comme logo pour signer ses créations. Le nom de famille de son père est Adams, mais elle ne l’utilise que très peu depuis qu’elle est rentrée d’Angleterre.
prénom -- Emiko est son premier prénom. Ecrit 栄美子 en kanji, il signifie prospère, beauté, enfant. Malheureusement, il n'a pas été si prémonitoire. Son deuxième prénom est Evey, qu'elle n'utilise également qu'assez peu, à la fois par flemme et par pragmatisme.
âge -- 22 ans, plus une adolescente, mais pas vraiment une adulte non plus. Emiko ne se sent pas prête à assumer les responsabilités de la vie active, mais veut qu'on la laisse prendre ses décisions et apprécier son indépendance.
date et lieu de naissance -- Kōbe, Japon, un 20 octobre 1995, ce qui fait d'elle une balance, non pas au sens argotique du terme, mais plutôt au sens où elle manque de stabilité et de capacité à prendre des décisions.
origines -- Japonaises, Anglaises.
métier/études -- Etudiante en design et mode à Gaidei, en troisième année (sur cinq). Dessiner, fabriquer, découper, teindre, coudre, faire des choses de ses mains lui est devenu vital et même si elle le voulait, elle ne pourrait pas arrêter.
statut civil -- célibataire endurcie, même si elle a eu sa part d'expériences que ce soit à Londres ou à Tokyo (un peu moins soyons honnête), elle ne semble pas prête à s'engager dans quelque chose de sérieux, de peur de perdre sa liberté ou peut être de devenir dépendante d'une relation intime qui pourrait la blesser.
orientation sexuelle -- bisexuelle undercover.
traits de caractère -- Evidemment, le mot qui définit le mieux emiko est très certainement "créative". Tout ce qu'elle ressent, qui se passe dans sa tête, son coeur ou ses entrailles, elle a besoin d'en faire quelque chose. Que ce soit par écrit ou en fabriquant des vêtements, objets ou quoi que ce soit d'autre, c'est comme ça qu'elle déverse le trop plein d'émotions qui ne manque pas de la submerger régulièrement. Néanmoins, si elle sait s'exprimer par la création artistique, elle a beaucoup de mal à parler de ses émotions, ou en tout cas à le faire de manière appropriée. Si d'aucuns pourraient la trouver mystérieuse, c'est plus une question de ne pas savoir quoi dire plutôt que de ne pas vouloir parler. Si le moment y est favorable, elle peut se trouver être quelqu'un de drôle, de presque volubile et avec qui on peut avoir une conversation intéressante sur des sujets divers, mais si l'occasion est mal choisie, alors les choses ne se passeront pas exactement comme prévues et soit elle parlera beaucoup trop vite de choses beaucoup trop intimes et sérieuses, soit elle se contentera de ne rien dire et le moment pourra paraître long. C'est aussi, la faute au métissage, une jeune femme coincée entre deux cultures, entre un désir de liberté et de s'affranchir des codes et un besoin d'être acceptée par ses pairs et reconnue de ses compatriotes. Son originalité n'est pas toujours la bienvenue, et elle en a conscience, tentant de la garder sous contrôle autant que possible. Ainsi, si elle peut sembler froide et inatteignable voire limite hautaine au premier abord, c'est plutôt un problème de timidité pour peu qu'on prenne le temps de l'apprivoiser,
on pourrait se retrouver à tout à fait apprécier sa compagnie.
groupe -- ミカサ-mikasa.
maintheme -- 失礼です 起死回生
wake from death and return to life.
さようなら
緒に行きませんか ❀ won’t you come with me?Avec son chapeau et sa blouse bleu clair, une petite fille effarouchée tient la main de sa mère devant le portail de l’école. Ses tresses atteignent presque ses épaules et ses doigts sont serrés autour de ceux de sa mère, refusant de laisser aller. Ayumu pousse gentiment sa fille vers l’école de sa main libre, tout en continuant de lui sourire gentiment pour la rassurer. «
Tu viens pas avec moi? » Emiko demande, ses yeux déjà pleins de larmes, resserrant son emprise, les pieds en dedans et la bouche courbée en une moue craintive. «
Ma chérie, n’aie pas peur, tu vas bien t’amuser et te faire des amis! » répond la femme élégante avec un grand sourire, d’un air encourageant. Mais elle aussi a peur pour sa fille. Emiko est une enfant étrange, qui a du mal à s’adapter aux situations sociales, déjà, alors qu’elle a à peine trois ans. Ayumu espère que la situation va s’améliorer lorsque la petite fille va se mélanger aux enfants de son âge, mais elle a aussi peur que sa sensibilité et sa bizarrerie en fasse la cible de moqueries, courantes chez les enfants.
Finalement, Emiko ne lâche pas la main de sa mère volontairement et la maîtresse est obligée de venir la chercher et de l’emmener doucement. Elle ne pleure pas, ne crie pas, mais l’expression sur son visage est reconnaissable entre mille : elle se sent trahie et esseulée. Quitter le confort du cocon familial, ne plus être constamment sous la protection de sa mère, tout cela elle ne sait comment s’y confronter. Elle envisage ce qui va venir avec beaucoup de peur et de malaise. Pourtant, les choses vont bien se passer. En fait, elle va continuer à être dans sa bulle juste comme avant, avec simplement un milieu différent autour d’elle, des bruits de fonds d’abord inhabituels, puis qui finiront par devenir familiers. Emiko, elle, dessine, lit, se chantonne des comptines à elle même et, comme par miracle, n’attire pas les foudres des autres enfants. Chaque rentrée est un peu plus facile que la précédente, et Emiko finit même par se faire des amis. Qui l’eut cru? Néanmoins, elle reste bizarre, à la fois effacée et brusque, timide et bavarde, grave et joyeuse. Évidemment, la double culture, les voyages réguliers en Europe et les tâches de rousseur ne facilitent pas toujours son intégration, mais dans l’ensemble elle s’en sort bien. On la trouve même parfois jolie, drôle, sympa. Parfois intelligente. Elle commence à avancer seule dans le monde et ça aurait pu être bien pire.
じゃあね、気をつけて ❀ see you soon, take care.
C’est d’une main maladroite, presque tremblante, qu’Emiko trace les lettres romaines sur le papier. Si son anglais oral est bon, l’écrit est déjà plus compliqué, mais avec l’habitude, avec ce rituel d’écriture de lettres, elle progresse. Elle contemple la feuille un moment, n’est pas sûre de ce qu’elle devrait écrire. Elle ne sait quelles formules de politesse employer. Tout ça paraît tellement superficiel. Alors, elle décide de laisser tomber les règles de l’écriture de lettres, de laisser tomber les salutations, et d’entrer directement dans le vif du sujet.
As time passes by,
Nunohikigawa is flowing,
Close to where I lie,
I look at the sky,
A few bees are surviving,
As time passes by.
A plum flower, shy,
Has almost opened its wing,
Close to where I lie.
I’ll hear the fox cry,
When the half moon is rising,
As time passes by.
Sad that I can’t fly,
But nature is awaking,
Close to where I lie.
I will just observe the spring,
Sleep later in the morning,
As time passes by,
Close to where I lie. Une fois cela écrit, elle contemple le papier à lettre. Il est fin et l’encre a un peu bavé à travers. Est-ce qu’elle devrait tenter une communication plus normale, régie par des règles ? Elle écrit, en tout petit, tout en bas de la page :
things are boring here without you. Elle dessine une branche couverte de bourgeons, une feuille, elle trace quelques lignes ça et là. Elle n’a jamais été très douée pour ça. Assise à son bureau, elle se répète «
しょうがない , there’s nothing i can do » et ça la met en rage. Elle a envie d’écrire quelque chose, de dessiner un cœur peut être, de tracer un kanji. Elle se retient. Aussi jeune qu’elle soit, elle trouve ça ridicule. Elle tait ce qu’elle ressent. C’est inutile. Ça ne sert à rien d’espérer. Elle colle une feuille de ginko avec du scotch à rayures au dos de la lettre. Elle rajoute, un peu au dessus de la dernière ligne :
i hope you’re not having too much fun without me! et dessine un chat qui tire la langue. Se retient d’écrire
I miss you so much. Mieux vaut rester dans la légèreté.
Tout en haut de la lettre, elle ajoute finalement la salutation qui est devenue rituelle.
ふうちゃん、げんきですか ? Puis
mom says hi. Elle rougit un peu. Elle rajoute encore quelque chose :
Whatever, I’ll have spanish mackerel without you! Et un visage orné de petites cornes de diable. Emiko respire un grand coup, et sans se relire plie la lettre, la met dans l’enveloppe dans laquelle elle glisse une poignée de pétales de cerisier, ferme l’enveloppe et écrit l’adresse en recopiant depuis un papier sans faire de fautes.
ひふんこうがいと懐かしい ❀ Frustration and longingLa jeune femme passe sa main sur son visage, ferme les yeux. Elle se sent impuissante et faible. Elle est en colère contre tout le monde. Elle voudrait pouvoir dire que ça va, que ça va mieux, de mieux en mieux même. Ce n’est pas le cas. Elle continue à penser que c’est de sa faute, même si rationnellement elle sait qu’elle n’y est pour rien. Elle lui en veut aussi. Elle n’ose plus sortir de chez elle à part pour aller à l’université. Elle se fait même livrer ses courses. Ses amis ne comprennent pas ce qui lui arrive. Elle ne peut pas en parler, elle n’y arrive pas, elle a trop peur. Elle a l’impression de ne pas guérir, que les plaies restent ouvertes. Elle n’arrive même pas vraiment à dire ce qui lui est arrivé.
Malgré son côté calme et introverti, elle avait accepté d’aller à une soirée dans une grande maison à Kensington. Elle avait uniquement décidé d’y aller parce que c’était lui qui l’avait invitée. Elle n’était pas sûre de la raison, ils s’étaient éloignés, et, s’ils continuaient à s’écrire, elle avait parfois l’impression qu’ils étaient devenu deux étrangers. À peine arrivée, elle était déjà impressionnée par le bruit et le monde. Il était parti s’amuser sans plus s’occuper d’elle et elle s’était trouvée seule et dépitée.
Elle s’était installée dans un coin avec un verre et avait observé les gens. Et puis elle avait repéré ce garçon, plutôt mignon dans un genre gosse de riche quelconque, qui la dévisageait depuis un moment. Ses amies lui avaient dit de s’amuser. Aussi, elle avait accepté la conversation lorsqu'il était venu lui parler. Ils avaient discuté un peu et puis il avait proposé d’aller lui chercher un verre. Elle avait accepté et bientôt elle était sur un canapé, assise entre lui et un de ses copains, plusieurs verres plus tard. Elle se sentait tanguer, partir en arrière, ses paupières étaient lourdes. Elle se souvient des premiers contacts, des mains sur ses cuisses de plus en plus haut, de sa gêne mais de son impossibilité de dire quoi que ce soit. Elle se souvient, par flashes, de ses chevilles s’entrechoquant pendant qu’ils la portaient dans l’escalier, accompagnés d’une de ses amies qui se trouvaient aussi là. Ils l’installaient dans une chambre à l’étage, dans un lit, avec un verre d’eau.
Elle balbutiait des remerciements. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était comme ça. Son amie la laissait après avoir éteint la lumière. Un peu plus tard, la porte s’ouvrait, et le vrai cauchemar commençait. Elle avait beau pleurer, gémir de peur, ils s’approchaient d’elle. Elle ne pouvait pas bouger, son corps ne lui obéissait plus. Ils étaient trois maintenant. Le premier se rhabillait en engueulant les autres de ne pas l’avoir prévenu qu’elle était vierge. Ils se défendaient tous en disant qu’ils ne savaient pas, que c’était trop tard. Et elle était là, allongée sur le lit, impuissante, incapable de bouger ou même de comprendre totalement ce qui lui arrivait. Elle ne pouvait simplement pas empêcher ses yeux de pleurer.
Bien sûr, il avait fini par le découvrir. Il avait débarqué chez elle à deux heures du matin. Après ça, il avait disparu, et elle avait pris la voie de la facilité, de la lâcheté peut être. À peine quelques semaines après, elle avait sauté dans un avion et était rentrée au Japon.
やりたくないことやってる暇わね ❀ I don’t have time to do what i don’t want to doLa fin de l’année scolaire, et quasiment l’entièreté de l’année d’après, Emiko les avait passées dans sa chambre. Elle était hikkikomori, n’ouvrant même pas la porte à sa mère lorsqu’elle lui amenait à manger. Sortant à trois heures du matin pour aller au konbini acheter des magazines, des graines de soja et des légumes marinés, qu’elle posait sur le sol de sa chambre et qu’elle laissait là alors qu’elle pleurait, roulée en boule au centre des tatami. Elle ne lui écrivait plus. Elle était murée dans sa colère et dans la blessure qui suintait encore quelque part à l’intérieur de sa poitrine. Elle ne voulait pas reprendre ses études de mythologie, quelque chose qu’elle ne pouvait à présent s’empêcher de rejeter de toute son âme, peut être l’associant à Londres, à ce qui lui était arrivé dans cette pièce sombre entre ces draps froissés.
C’était en écoutant les Blue Hearts qu’Emiko avait réalisé quelque chose. Elle n’avait pas le temps de faire ce qu’elle n’avait pas envie de faire. Et ce qu’elle voulait faire, c’était exprimer ce qu’elle ressentait en dedans. C’était être libre. C’était vivre sa vie.
Elle n’avait que 19 ans. Même si elle avait gâché un an et demi de sa vie, elle pouvait encore faire des choses. Sa vie n’était pas terminée. Elle pouvait faire entendre sa voix. Alors, elle avait travaillé d’arrache pied, utilisant son manque de vie sociale comme un tremplin pour travailler plus. Elle avait dessiné, fabriqué, teint, découpé. Ses mains étaient en permanence teintées du bleu foncé de l’indigo artisanal, ses doigts piqués de coups d’aiguilles accidentels, et ses cheveux pleins de peinture et de copeaux de bois. Elle s’endormait avec ses outils à la main. Finalement, elle avait été prise à Daigei, en Design et mode. En avait chanté de joie. Avait entendu sa mère chuchoter à sa grand-mère alors qu’elle fredonnait en cuisinant «
elle chante de nouveau ».
Finalement, elle avait déménagé à Tokyo, dans une petite rue du quartier d’Omotesando où elle vivait en colocation avec une autre fille, même si elle ne faisaient principalement que se croiser, Emiko passant de nombreuses nuits à l’atelier de l’université, dans des bibliothèques, des expositions, et parfois même à déambuler dans la ville, d’Oji à Shinagawa, en passant par Roppongi, Shibuya, Akibahara, sans peur car transportant constamment un cutter dans son sac, au cas où. À vrai dire, les groupes qui traînaient dans les rues s’étaient habituée à la voir, elle avait même noué des liens avec certains d’entre eux, et se retrouvait ainsi parfois invitée à des concerts de rap, des expositions de street art, elle était même allée faire des graffitis avec une bande de garçons une fois. Finalement, après des années à se faire du mal, elle s’était réapproprié à la fois son corps et l’espace. C’était peut être comme ça que, elle qui n’avait aucune expérience, elle s’était retrouvée à poser dans des magasines, à faire quelques défilés, et ainsi à nouer des contacts dans un peu tous les milieux, ce qui lui avait permis de faire déjà connaître l’une de ses collections qu’elle avait fait pour l’école.
Décidément, elle s’était relevé de sa mort psychologique, et était revenue à la vie. Et pour l’instant, ça valait le coup. Ça valait tellement le coup et elle avait tellement retrouvé une sorte d’envie de vivre qu’elle avait fini par lui écrire de nouveau. Pas de mot d’excuse, pas une phrase sur les deux ans sans se voir ou prendre des nouvelles. Encore une fois, la même introduction que d’habitude, 冬木ちゃん、げんきですか ? Bien sûr, quand il ne lui avait pas répondu, ça l’avait mise en colère. Et puis, elle s’était inquiétée. Mais après tout, il n’y avait pas grand chose qu’elle pouvait faire. Elle ne pouvait pas passer sa vie à l’attendre et à être prisonnière de ses sentiments pour lui. Elle n’était pas sûre de ce qu’elle voulait, mais ça comprenait très probablement sa liberté et sa volonté de faire des expériences. Ça comprenait traîner à Oji la nuit, avec des gens qui auraient dû lui faire peur mais qui étaient un entourage devenu rassurant. Elle était un des gars, acceptée parmis eux, peut être grâce à son talent, peut être grâce au fait qu'elle n'avait pas peur de critiquer leur travail avec beaucoup d'exigence, peut être grâce au fait qu'elle était aussi à l'aise derrière une caméra qu'avec des ciseaux et une machine à coudre ou un pinceau. Après tout, ils étaient tous un peu dans la même galère, jongleant entre les boulots qu'on voulait bien leur donner, les séances photos, les expositions, les concerts. Après tout, peut être que c'était ça la vie. Money come and money go, le plus important c'était de continuer à travailler et créer ce qu'elle voulait créer. Elle ne le faisait pas pour l'argent, mais pour l'art.
deuxième visage
t'aimes quoi dans la vie sinon ? -- Manger, écrire et écouter de la musique.
plutôt sushis ou ramens ? -- plutôt oyakodon à vrai dire, même si j'aime aussi les sushis et les ramen.
et le forum, tu trouves qu'il est beau comment ? -- Je le trouve soyeux et il me met des petites étoiles dans les yeux.
crédits -- wasbeer_meisje.
- Code:
-
<buzy>motola serena -- birdysepia + mikasa --</buzy>hasegawa emiko