RIT a ouvert ses portes, bienvenue à vous les choux.
des bisous d'amour sur vous les petits chats, on vous aime.
venez participer au festival umematsuri pour le plaisir !
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| | Auteur | Message |
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Ohno Maya
東京住人
avatar : kim ji won multi : hoa crédits : queen shady messages : 247 date d'inscription : 27/12/2017
âge : 21 yo métier : il décroche de tout sauf des étoiles, le soir vend des tickets pour quelques sensations éphémères les amours : du tout bancal, du à peine réparable quartier : bunkyō, sa part de tokyo (les horizons sont gris)
| Sujet: accent soleil ((jude)) Dim 21 Jan - 20:41 | |
| il déteste ce métier. il déteste les manèges aux couleurs périmées, les ballons modelés façon animes et le cri continu des enfants excités. il déteste ceux qui pleurent parce qu’ils ont perdu leurs parents, les couples qui s’partagent une barbe à papa et le boum boum incessant d’la musique qui n’en est pas vraiment. il déteste cette petite cabine où il peine à faire rentrer son corps en entier, les billets qui le font saigner parce qu’il peut pas les voler et ce foutu micro qui modifie sa voix éraillée pour qu’on la croie enthousiaste et pleine d’entrain. il se déteste aussi, bien sûr. d’avoir brûlé toutes ces pages, foutu tous ces bouquins au dépotoir sans même en avoir lu la fin, d’avoir quitté les bancs de l’université alors que ça lui plaisait presque. on aurait dû lui dire qu’il déconnait, qu’il fallait pas faire ça, qu’il allait l’regretter comme il regrette toujours tout, à la fin. probablement qu’il en aurait fait qu’à sa tête, très certainement qu’il aurait abandonné quand même. mais au moins y aurait eu quelqu’un pour lui dire « tu vois, j’te l’avais dit » et ça lui aurait bien fait fermer sa gueule. mais ina n’a pas objecté et les gars non plus. sûrement parce qu’ina elle en a marre de ses conneries d’enfant capricieux et qu’elle a bien assez à faire avec sa propre vie, sa propre merde. sûrement parce que les autres ils sont comme lui. un peu désespérés, un peu des désespoirs. des qui auraient aimé mais qui seront jamais héros d’leur histoire. il leur en veut pas. il aurait fait pareil. il décroche pas l’téléphone quand ina a besoin de lui, il fait semblant d’pas entendre ran pleurer quand elle le croit endormi, il a pas empêché isao d’avoir sa première cuite et il s’moque de tao quand il chante en faisant semblant d’pas voir que ça revient à piétiner quelques bouts d’ses rêves. mais il sait qui l’aurait engueulé. ça lui passe dans l’esprit aussi vite et clair que le flash d’un appareil photo. il en sort des clichés en noir et blanc, un peu vieillis mais pas trop, de gosses presque heureux sur les bancs de l’école. il aurait souri, si ça lui faisait pas si mal. il s’dit que cette personne, elle l’aurait bien secoué, engueulé et remotivé. il s’dit que s’il avait pas fait le con et l’avait gardée avec lui, il serait pas là aujourd’hui. mais comme toujours il est allé trop loin. comme avec yasuo la semaine passée, où il a déblatéré des mots qui ont fâché (maux qui encore maintenant colorent sa peau de taches pastel). même scénario qu’il y a des années d’ça. quand il a dépassé les bornes, quand on lui a tourné le dos avec raison. il regrette rien, se sent simplement pas bien. il a tout foiré, comme toujours. quel con, quel bon à rien, quel incapable. à s’encombrer d’amis toxiques (qu’il pourrait pas envisager d’laisser tomber tellement il les aime, tellement il en est attaché), de personnes pas trop banales et qui savent laisser des traces par où ils passent, qui sont juste mauvais pour ceux à qui ils tiennent et avec qui maya s’est empêtré dans un fichu cercle vicieux duquel personne ne veut s’extirper. il aurait pu faire mieux. maman lui aurait dit ça. si elle savait ce qu’il devenait, son enfoiré d’bébé. une ombre dans son champ de vision, comme un fantôme multicolore. un qui vous fait frémir, qui vous crée des remords à partir de rien, qui vous tire des larmes alors qu’vous pensiez ne plus en avoir. « j’prends ma pause. » murmure-t-il à sa collègue chinoise. il sait qu’elle a pas compris mais il s’en fiche. il claque la porte de la cabine et s’met à courir après son fantôme échappé. il bouscule des silhouettes, il brasse du flou, s’perd dans la foule. « jude, attends ! » hurle-t-il, comme une invitation à entrer destinée à des vieux démons. et le fantôme s’fait net, s’colore de noir et de blanc (représentation presque exacte du cliché sur les bancs), contraste avec le feu d’artifice qui vient d’éclater au-dessus d’eux et qu’on peine à faire cesser dans l’cœur de maya. « ça faisait longtemps. » mais qu’est-ce qu’il fout ? il fait jamais ça. il rattrape pas les gens. il les fait fuir, les pousse, les vire, leur fait peur pour qu’ils partent et ne reviennent jamais (même sans l’faire exprès). il a bien trop honte de lui pour leur courir après. |
| | | Hara Jude
東京住人
avatar : pranpriya manoban (lisa, bp) crédits : gabi le loup messages : 149 date d'inscription : 30/11/2017 âge : vingt-ans métier : l2 histoire, file un coup de main dans le konbini de sa mère le soir les amours : célibataire quartier : shibuya
| Sujet: Re: accent soleil ((jude)) Sam 3 Fév - 15:23 | |
| fendre la foule, glisser sur le bitume, le pas et le coeur légers, un sourire délicat qui éclot sur ses lippes. enveloppée dans la nuit, entre les attractions qui grésillent avec ferveur tout autour d’elle, et puis le monde qui s’agite. fourmilière aux odeurs de churros et de barbe à papa, teintée de rires d’enfants et de néons clignotants. un dernier au revoir, jude agite sa main dans l’air - laisse les silhouettes de quelques amis s’écarter, avant de reprendre sa route de son côté. ça lui rappelle les autrefois, ceux qu’ils dessinaient à toute allure le soir en quittant les bancs du lycée - l'effervescence d’une jeunesse-enfance (parait qu’on appelle ça l’adolescence) qui se perd entre les couloirs du temps. ses petits poings enfoncés dans les poches de ce blouson en similicuir trop grand pour elle (elle se souvient même plus d’où elle le sort), elle danse presque quand elle se faufile entre les bras de la foule. un dernier regard jeté à l’écran de son téléphone, lumière bleue qui vient se plaquer sur son visage, elle presse un peu le pas. jude qui veut toujours aller plus vite, jude toujours trop intense, des éclats de défis face au monde entier, mais le coeur en papier, le coeur prêt à trop aimer. et y’a le coeur-enfant qui se réveille ici au milieu des passants, et des éclats de joie enivrants. on lui a parlé d’un feu d’artifice - le genre qu’elle veut pas rater, elle est juste un peu déçue que les autres l’aient quittée, qu’elle ait plus personne avec qui le partager. alors tant pis, elle remplira ses iris d’étincelles seule, pourvu qu’elle trouve un point où se poser pour les observer avec avidité.
mais c’est sans compter sur un cri qui court dans la nuit, et dans son dos - quelques syllabes qui l’interpellent (jude, attends), et la demoiselle qui met fin à sa course dans un geste brusque, le dos qui se tourne vers la source de la voix. la voix elle la connait mais sans le voir elle aurait eu du mal à y croire. pourtant il est là - flou la première seconde, et soudain plus net que jamais, comme en écho aux clichés imprimés contre les parois de sa propre boîte crânienne. maya. les pupilles qui s'écarquillent un instant, les lippes qui s’entrouvrent comme à la recherche d’un truc à dire mais qui se referment aussitôt, faut de trouver une réponse appropriée. tous les mots qu’elle aimerait dire, qui restent coincés tellement elle sait pas par où commencer. alors elle revient sur ses pas, quelques mètres vers l’autre pour arriver à sa hauteur - l’impression dérangeante de découvrir un étranger sous les traits d’un ami. “salut.” la voix un peu rauque, comme enrouée de pas avoir parlé pendant longtemps, de pas lui avoir parlé depuis tant de temps - elle sait plus depuis quand elle l’a pas vu, depuis combien de temps elle se contente des échos de son prénom quand il chute des bouches des autres. regard circulaire balancé autour d’elle, soupir profond, et une main qui vient tirer ses mèches blondes vers l’arrière, puis sur ses lippes se dresse ce sourire balançoire un peu tordu, presque nerveux, pas tout à fait convaincu. “ouais. (ouais, ça fait longtemps, ça fait une éternité même) j’m’attendais pas à te croiser ici.” elle a un peu perdu le fil jude - elle le savait sûrement pourtant, qu’il taffait là, elle a dû l’entendre, un jour ou l’autre, mais y’avait les filtres, les braquages, tout ce qui la poussait à ne plus vouloir en entendre parler. y’avait nao qu’elle se faisait (se fait encore) un devoir de protéger, et jude elle a pas supporté. “tu veux quoi ?”
dans ses mots et dans son attitude elle est sûrement plus agressive qu’elle l’aurait voulu - jude qui devrait penser plus avant de parler, qui pourrait apprendre à se taire au lieu d’attaquer, ou de se braquer. des tendances à être sur la défensive à en ériger des murs en béton autour d’elle et de ceux qu’elle aime, mais ces tendances elle finira par s’y piéger elle même, par plus savoir en sortir. prisonnière de son trop plein de contradictions ; les amours et la déception. |
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