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 i'm not majestic on weekends [sagara isao]

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MessageSujet: i'm not majestic on weekends [sagara isao]   i'm not majestic on weekends [sagara isao] EmptyMar 23 Jan - 0:18




isao // emiko

i'm not majestic on weekends.


   Roppongi, encore. Encore et toujours. C’est une sensation de déjà vu qui parcourt le cerveau d’Emiko alors qu’elle avale la première gorgée de son énième verre de la soirée. Il est déjà tard et ce n’est pas qu’elle s’ennuie mais ses amis sont partis, elle n’a pas envie de dormir, alors elle est venue ici. Haruka est au travail, Akane avait un projet à finir, et elle, elle cherche l’inspiration et peut être aussi un peu l’espoir dans les effluves de la vodka tonic qui remplit son verre. Elle excuse sa consommation d’alcool par son statut d’artiste. Mais ce qu’elle fait ce soir n’a rien à voir avec ce qu’elle faisait à Londres. Ce soir, la boisson est joyeuse, comme elle l’est depuis ce fameux jour où elle a écouté les Blue Hearts. Pas le temps de faire ce qu’elle n’a pas envie de faire. Et là, ce dont elle a envie, c’est de boire, puis peut être, si personne ne vient à sa rencontre, de s’endormir dans le métro en rentrant chez elle, et peut être de rêver des motifs de sa prochaine collection ou d’une nouvelle forme de meuble ou d’objet, d’une manière originale de réparer de la vaisselle cassée selon le principe wabi-sabi.

Finalement, peut être que son travail, ses créations, sont sa manière à elle d’appliquer le wabi-sabi sur elle même. Il n’y a qu’elle qui puisse couler de l’or dans les fissures de son être, surtout maintenant que Fab est, semble-t-il, sorti de sa vie. Elle secoue la tête et allume une cigarette. Dieu merci qu’au Japon on puisse encore fumer dans les bars, pense-t-elle en avalant la fumée. Sa tête se balance au rythme du morceau de jazz hop qui passe en fond, et elle jette un œil par la baie vitrée sur sa droite, à la partie de Tokyo s’étendant, s’étirant sous ses yeux, ses lumières multicolores, clignotantes, changeantes. Après une journée passée devant la machine à coudre, à découper des patrons, à teindre des pièces de tissus, à assembler des manches, des cols et des jambes de pantalons, être là, au milieu de la foule insouciante, des salary men déjà passablement ivres et des jeunes gens bruyants, ça fait comme une pause bienvenue. Elle songe un instant à aller à Oji, mais c’est un peu loin. L’air de rien, comme ça, elle envoie un message à Seto sur Line, pour lui demander ce qu’il fait, puis range son téléphone dans son sac. Elle croise les jambes et réajuste sa robe, qu’elle a faite elle même en assemblant diverses vieilles chemises d’hommes, et sous laquelle elle porte un collant noir, épais pour lutter contre le froid et le vent qui parcourent la capitale japonaise et des boots également noires. Avant qu’elle n’ait pu y penser, sa cigarette est finie, et l’observation de la ville et des fêtards ne suffit plus à combler son ennui. Elle jette un œil à ses notifications. Seto ne lui a pas répondu. Elle ne peut pas se plaindre, ça ne fait que quelques minutes et elle le laisse parfois des jours, voire des mois sans réponses. Après tout, rien d’autre ne les lie que l’amour de la création, le fait qu’ils travaillent bien ensemble, et l’envie de partager parfois un lit. Bien qu’à les voir on n’y croirait pas, leurs esthétiques se ressemblent plus qu’on ne pourrait le dire.

C’est ça, le problème d’Emiko. Tout passe avant tout par l’esthétique. Et donc, il lui paraît normal d’utiliser ses amants et secrètes maîtresses comme inspirations, voire même comme mannequins, que ce soit sur le podium ou dans l’intimité de son appartement. Et pourquoi pas ? Après tout, les choses belles sont faites pour être appréciées, quel que soit leur type de beauté et la violence de leur traits. Néanmoins, à l’instant T, l’ennui revient et se fait presque handicapant. Aussi, lorsqu’un jeune homme d’environ son âge vient s’installer non loin d’elle, elle décide de sortir de sa coquille taciturne, et de lui adresser la parole. Il faut trouver un moyen de le faire d’une manière détendue, aussi elle attend qu’on lui ait servit un verre pour se tourner nonchalamment vers lui et lever son propre verre aussi adroitement qu’elle le peut après ce qu’elle a bu. « Eh- kanpai, ne? » demande-t-elle avec un petit sourire, en lui jetant un regard qu’elle tente de rendre sympathique. Et puis, elle considère qu’elle en a assez fait, et se tait pour le laisser, s’il en a envie, lancer une vraie conversation.

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MessageSujet: Re: i'm not majestic on weekends [sagara isao]   i'm not majestic on weekends [sagara isao] EmptyMer 24 Jan - 21:14

musicalement vôtre

La gorge desséchée, les veines en feu, le besoin de s’étourdir, de boire à plus soif.
Un deuxième verre dans la foulée du premier, jamais trop, pas assez.
Une goulée divine, un cul-sec comme un concours de beauté.
Faut être le premier sur la lune, le premier à gravir l’Everest.
Une addiction pittoresque.
L’ambiance colorée, feutrée, les néons qui pétillent et les bulles de champagne pour le peuple de la nuit.
La rage au corps, le cœur à la dérive.
Rire pour rien, fulminer pour tout. Refaire le monde à deux ou dix.
Grignoter la vingtaine petit à petit, se consumer dans la jeunesse étoile filante.
Ne pas regarder en arrière, ne pas regretter.
Conneries sur conneries Isao.
Au moins t’as plus envie de te foutre une balle.
T’as trouvé le nec plus ultra de l’anti-déprime.
Fêter tous les soirs la vie, fêter le renouveau, fêter les non-anniversaires.
Ce besoin d’oublier que tout a une fin.
Ce besoin de malmener ton corps, d’en extraire la moelle.
Carpe noctem.
Prince de la nuit, Adonis ébréché.
Tu fonces vers elle, la porcelaine, un outrage à la misère, une profanation de la splendeur.
Courtisane affublée d’un style excentrique.
Blasée, charmante et impitoyable, le regard un peu diable.
En offrande, un verre qu’elle tend. Il ne sait pas vraiment ce que contient le sien.
Allez, soyons fous !
« Kanpai ! »
L’intérêt suscité est solaire.
Un sourire franc, une envie irrépressible d’en mettre plein les yeux.
Plaire, une seconde nature malgré une timide assurance.
Les scénarii il les enchaîne.
L’esprit au ralenti, mais les sens en éveil.
Pas trop classique, un peu jazzy. Pop, non, plutôt rock.
Il ne la lâche pas du regard, la dévisage.
Les traits singuliers, une sensibilité esthétique à n’en pas douter.
Il se fait un film.
Il sait qu’il va se faire larguer en moins de deux minutes.
Il sait qu’il n’a aucune chance.
Il s’élance malgré tout, dans la démesure, l’hybris.
Soyons alcoolo-sympathiques toi et moi.
« Je ne vais pas te dire des évidences. Je ne vais pas te dire que tu me plais. Je ne vais pas te sortir une homélie sur le soleil, la lune, les étoiles dans tes yeux. Tu n’y crois pas. Athée des sentiments, non ? Athée de l’amour avec un grand A ? »
Voilà, bombe nucléaire, ça passe ou ça casse.
Le tout ou le rien.
Le néant souvent.
Un verre dans ta tête ouais.
Une douche froide.
Attends, mais attends, on ne sait jamais.
La drague, les papillons dans la tête, ce n’est pas ta tasse de thé, clairement.
Une romance à deux balles, un faux-semblant, incapable.
Une pantomime abrutissante.
T’es pas le genre-là.
Elle non plus.
On se comprend, n’est-ce pas ?
Souffle-moi le chaud, le froid, le glacial.
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MessageSujet: Re: i'm not majestic on weekends [sagara isao]   i'm not majestic on weekends [sagara isao] EmptyMer 24 Jan - 23:23




isao // emiko

i'm not majestic on weekends.

   
Il lance son verre contre le sien, les récipients clinquent ensemble, les liquides tanguent dans les verres, débordent presque des parois. Elle lui sourit, les yeux un peu fermés, juste deux fentes brillantes dans l'ovale de son visage. Quant à lui, son visage aussi est emprunt de joie, ou en tout cas d'une gaieté momentanée. Emiko l'observe un instant. Son visage est plutôt symétrique, bien proportionné, il a quelque chose de dérangeant et forcément, ça lui plaît. Elle ne dit rien et le laisse faire son approche, car après tout, s'ils sont tous les deux là, solitaires, c'est bien qu'il y a une raison.

La tête un peu penchée sur le côté, elle écoute sa diatribe, apprécie son honnêteté. Qu'elle lui plaise, une évidence? Evidemment, son sourire pensif s'élargit un peu. Qui n'aime pas qu'on lui rappelle qu'elle ou il est désirable? Elle ne rougit pas, néanmoins. Les sonnets, les fresques épiques et les romans d'amours, elle n'y croit pas, c'est vrai. Elle ne peut le détromper. Autour d'eux, les fêtards et les lumières dansent. Il la questionne, elle reste silencieuse un moment, dans le brouhaha qui les enveloppe, ses yeux s'accrochant aux coins de son visage. Elle cesse de sourire, essaie de déterminer si elle va jouer son jeu, si elle va la jouer philosophe de comptoir avec lui, ou bien si elle va remballer le poète maudit et préférer trouver quelqu'un d'autre avec qui partager son ennui. Finalement, c'est une troisième option qui s'impose. Il joue la carte de l'honnêteté, très bien, elle va le rejoindre sur son terrain.

« Disons plutôt que j’ai la tête occupée à d’autres choses. Plutôt agnostique disons. Mais c’est assez bien deviné. On dirait que tu n’as pas de temps à perdre en palabres, toi non plus. »

Elle retrouve le silence, celui qui lui est propre, dans lequel elle se sent comme dans un duvet cotonneux et confortable. Avale une gorgée de son breuvage, et pose ses yeux sur lui de nouveau, farouchement, avec une pointe d’amusement dans le regard mais l’expression de son visage reste neutre. Elle prête attention aux sons et aux mouvements qui les entourent. Si elle était un chat, elle remuerait brusquement son oreille par petits mouvements. Son esprit cherche ce qu’il faut dire pour continuer cette conversation. Aller de l’avant ? Finir son verre d’une gorgée et lui proposer d’aller s’ennuyer ailleurs, ensemble ? Elle opte pour quelque chose de moins cavalier.

« Hasegawa Emiko desu. Kimi no na wa? »

Un nouveau sourire, la tête s’incline, une nouvelle gorgée de vodka tonic. Les lumières dansent et Emiko aussi a envie de danser. Son sang contient probablement assez d’alcool maintenant pour qu’elle puisse le faire. Assez du jazz, place au bruit, à la musique électronique et aux corps en sueur qui se jettent les uns contre les autres. Et après encore quelques verres, quelques heures de danse, elle verra dans quel état elle est. Mais au moins, elle n’est plus toute seule. Elle hausse un peu le ton et se penche légèrement vers lui pour couvrir la musique qui semble soudain prendre plus de place dans le champ sonore.

« Tu es tout seul ici ? »

Après tout, qu'il soit seul ou non, peu lui importe. Son ennui est partagé. Mais il a bien l'air tout aussi isolé qu'elle entre les groupes d'amis, les salary men et les jeunes en weekend. Elle observe l’inconnu et sous la lumière tamisée, son sourire brille d’un éclat tout aussi ironique que carnassier. Après tout, ils sont jeunes, ils sont beaux. Ils auront tout le temps de se raconter leurs vies après, mais pour l’instant, vive la fête.

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MessageSujet: Re: i'm not majestic on weekends [sagara isao]   i'm not majestic on weekends [sagara isao] EmptyVen 26 Jan - 23:18

musicalement vôtre

Ange déchu peut-être succube adorée.
Il chancelle intérieurement, il médite, prémédite.
Crime voué à l’échec, des bleus à l’âme.
C’est le genre de fille qui agace et qui tourmente, le genre beauté froide attendrissante.
Tu réfléchis trop, tu cogites.
Tu fixes trop la folie de ses ambres, la douceur de ses lèvres au bord du verre.
Elle, un précipice.
Elle, insoumise.
Elle rentre dans le jeu. Elle y succombe un peu.
Lui, une auréole poussiéreuse au-dessus, qui clignote et tressaute comme l’enseigne d’un motel américain. Encore un de ses films dans sa tête.
Piégé à sa propre manigance. Un escape game, en vrai.
Tu ne peux pas effectuer la stratégie de l’évitement cette fois.
Pas de retour en arrière.
Séance d’échauffement, quand on se perd davantage avec un autre que soi.
Agnostique, il reconnaît en elle une égale.
Il saura s’en contenter, une croyance vaine donc.
Une croyance quand même, mais de loin.
« Isao. »
L’intonation monte comme une question.
Un nom c’est presque une distance de sécurité finalement.
Ton nom pour un royaume.
Ton nom pour…
« Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom. »
Isao, un Roméo des temps modernes, un héritier au cœur simple, au cœur ventouse, à s’éprendre des premières lueurs du jour, à s’éprendre d’une vision narcissique, à courir après le vent et les fleurs, le joli, le beau, juste le beau en réalité, femme ou homme, la richesse humaine et c’est tout.
Emiko, cerisier en fleurs, rose fanée, équinoxe, déséquilibre, douceur instantanée, langueur des draps, parfum musqué, la fille des cieux, un ravissement, un étourdissement, une Juliette sans la saignée du cœur, sans la guerre familiale, sans la naïveté féminine, sans les regrets et les pleurs, la forte Juliette, la rebelle, la tentatrice au regard lourd de mystères.
« Je suis avec toi, ici. »
Voilà à quel point il croque l’instant présent.
Il est ici et maintenant, dans le présent des chamboulements, dans le présent des revirements.
Il est tout ce qu’il y a de plus seul et de mieux accompagné.
Et elle ? Seule.
Dans un silence musical.
Sa main s’égare sur la hanche séraphique.
Une invitation sous-jacente.
« Viens danser. »
Il n’a jamais su les pas, il ne connaît aucune chorégraphie.
Il fait n’importe quoi.
Il se laisse porter simplement dans le corps à corps.
Il ressent le rythme sous la peau.
Les battements du cœur.
Il n’a peur de rien Isao.
Dans ces moments-là, il entend tous les bruits du monde, toutes les respirations, tous les désirs.
« Je te laisse décider de mon sort. »
Un murmure apposé à l’oreille.
Fais de moi ce qu’il te plaît.
Je serai ton homme-muse.
Celui que tu veux.
Une ordure ou un saint.
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MessageSujet: Re: i'm not majestic on weekends [sagara isao]   i'm not majestic on weekends [sagara isao] EmptySam 27 Jan - 2:16




isao // emiko

i'm not majestic on weekends.

   
Il la regarde comme cherchant à la cerner, cherchant à déceler les fêlures et les mensonges et les bords du masque qu’elle porte. Mais elle n’en porte pas. À quoi bon ? Bien sûr, cette culture, cette ville et cette société lui hurlent de le faire. Mais elle préfère se présenter ainsi, à nu, au naturel. Ça fait gagner du temps et de l’énergie. Elle adresse un sourire mutin à son compagnon du moment. Le silence semble s’étendre entre eux avant qu’il daigne décliner une infime partie de son identité. Isao. Ça ne dit rien sur lui, sur ce à quoi il rêve, sur ce qu’il ressent et ce qui le maintient éveillé. Mais tout ça, pour l’instant, Emiko s’en fout. Bien sûr, pas dans l’absolu. Mais en général elle réserve les conversations existentielles pour après que l’intimité se soit installée. Isao, donc. Elle lui refait un sourire qui, si ses dents étaient acérées, ne serait pas plus menaçant. Ses paroles sonnent comme une interrogation encore accrochée au bout de ses lèvres. Son nom n’est pas important, de toute façon. Ça ne veut rien dire, un nom.

Elle le regarde avec des yeux délavés par l’alcool. Il est avec elle, ici. Et elle est avec lui. Elle hoche la tête sans répondre. Il n’y a rien à répondre. Ils sont seuls, tous les deux. Seuls et ensemble. 一緒に ce mot qui rythme la vie d’Emiko comme les battements sourds d’un énorme cœur. Il la touche, elle le laisse faire. Le contact est établi. Viens danser. Elle vient danser. Ils dansent un moment mais elle n’arrive pas à être à l’aise, à se lâcher. La musique est trop soft. Le jazz, même agrémenté d’un rythme supplémentaire, c’est bon pour siroter du whisky en parlant de choses intelligentes. Elle a envie de se mêler à la foule. De n’être plus qu’une fille accompagnée d’un garçon, anonyme, sans passé, sans futur, avec à peine assez de présent pour y prendre une bouffée d’air chargé de fumée et de vapeurs d’alcool.

Il se penche vers elle, chuchote, lui laisse les rênes. Elle frissonne subrepticement, à la fois au contact physique et à l’idée que c’est elle qui décide. Clairement, ses parents désapprouveraient, les conventions sociales désapprouveraient. Sauf qu’Emiko, les conventions sociales, elle n’en a rien à foutre. Elle fait ce qu’elle veut. Ce qu’elle veut, putain. Et là ce qu’elle veut, c’est aller dans un endroit où les basses lui détruisent les tympans et ce qui lui reste de sens commun, c’est créer quelque chose avec un parfait inconnu, une tension, un lien, tisser un fil invisible qu’elle pourra casser quand bon lui semblera. Elle sourit.

« Allons ailleurs. » elle déclare, se penchant vers lui, main sur son épaule, visage au creux de son cou, juste sous son oreille. Elle s’éloigne de lui, se rapproche du bar et finit son verre en une longue gorgée. Un regard à la montre à son poignet: il est déjà minuit. Objectif dernier métro. Sauter dans le wagon. Descendre à Shibuya. Aller danser. Marcher la courte distance jusqu’à chez elle, peut être avec lui. La suite dépendra de si elle s’est lassée ou non. Après tout, ça dépend aussi et surtout de lui.

Elle prend la main d’Isao entre ses doigts froids et s’élance à pas rapides. « Je connais un endroit. » dit-elle comme une explication. Elle l’entraîne à sa suite en bas des escaliers et les voilà dans la rue bondée. « Si on l’a pas c’est pas grave, on partage un taxi ? » Les quelques yens sur son compte en banque lui importent peu. L’argent va et l’argent vient. Mais finalement ils l’ont. La lumière blafarde du métro donne au visage du jeune homme un aspect cireux qui rajoute à son côté statue vivante. Lors d’un mouvement du train, elle se laisse aller contre lui, nonchalamment, comme si c’était accidentel. « eh- sumimasen » qu’elle dit à demi mot, sans pour autant se presser de s’éloigner. Finalement le métro arrive à Shibuya. Les lumière dansent et bientôt ils sont devant le club, on les laisse rentrer et Emiko sent déjà au creux de sa cage thoracique les vibrations des basses. Elle se tourne vers Isao, un nouveau sourire, et la voilà partie sur la piste.

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MessageSujet: Re: i'm not majestic on weekends [sagara isao]   i'm not majestic on weekends [sagara isao] EmptyMar 30 Jan - 21:42

musicalement vôtre

Tu te laisses absorber, tu n’as plus le contrôle.
Rien de conventionnel, il aime les femmes qui dirigent.
Il aime qu’elle lui tienne tête, qu’elle soit indépendante et fière.
Qu’elle ne lui laisse aucun répit.
Elle l’envoûte avec sa chevelure et ses pensées farouches, avec le diable au corps qui déroute tant.
Elle l’envoie valser. Elle l’envoie dans les étoiles.
Neptune, Pluton, aussi loin que possible.
Tu lui permets tout.
Toucher ton cœur, raviver tes sens.
Jazz sirupeux, des notes acidulées.
Une danse arythmique.
Une danse sans loi, sans conséquence.
Ou il ne veut pas trop y croire, rien n’est jamais acquis.
Tout est désordre, tout est surprise.
Elle le guide à travers foule et rues animées.
Il dit oui à tout.
Un taxi, une cabine à deux, toujours plus proches l’un de l’autre, pourquoi pas.
Mais c’est le métro, l’instabilité.
Les épaules se frôlent subrepticement.
Tout est en apesanteur.
Il la rattrape dans un déhanché de train.
Ils virevoltent déjà comme s’ils étaient sur une dancefloor.
Ils arrivent dans une techno-parade.
La musique assourdissante retentit férocement.
Boum boum.
Le cœur pétard, le cœur furie.
Il disjoncte, s’emporte sur la piste au milieu des corps chauds.
Et puis, il la prend à l’écart, appose les lèvres sulfureuses sur le cou attendrissant.
Isao susurre les mots dangereux, les mots qui défient le jour et la nuit.
« Je ne coucherai pas avec toi ce soir. »
Le plaisir grisant des promesses qu’on va bientôt trahir.
Il n’est pas un garçon si facile, rien qu’une apparence.
Beau parleur certes, un brin joueur aussi.
Il faut qu’on le fasse mais dans les règles de l’art.
Elle n'est pas que la fille d'un unique soir.
« A mon tour de t’emmener quelque part. »
Il se laisse glisser hors de la salle bondée.
Les lumières scintillent encore dans les pupilles malignes.
Un lieu féérique pour les nantis.
Une plage gelée.
Un océan Antarctique.
Deux pingouins en Alaska.
« T’aimes patiner ? »
Une patinoire de nuit, une musique tout aussi entraînante, des projections colorées sur cette nouvelle piste.
Il enfile les patins, l’emmène au bout d’un rêve.
Pour autant, il ne ressent pas le romantisme de la situation.
Il rit, juste un rire franc, enfantin un peu.
Un vrai gamin en extase, le souffle haletant.
« Quelles sont tes plus belles sensations ? »
Maintenant, la folie de la course.
Le début des questions existentielles.
Il fait froid et c’est si bon de ressentir la vivacité du moment.
Tout reste encore à faire.
Prendre d’autres tournants avec elle, la douce hérésie.
A son tour de prendre les devants, à son tour de l’éblouir.
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MessageSujet: Re: i'm not majestic on weekends [sagara isao]   i'm not majestic on weekends [sagara isao] EmptyLun 5 Fév - 15:00




isao // emiko

i'm not majestic on weekends.

   
Ils dansent, le drum and bass vibre entre les côtes d’Emiko, elle boit encore un verre, puis deux, les corps se frottent les uns contre les autres, sautent ensemble, se poussent, bientôt les gouttes de sueur perlent sur son front dans la chaleur moite du club. Elle est comme électrisée par la tension ambiante entre les garçons, les filles, et tout ce qui se trouve entre les deux. Ses yeux explorent les reliefs du visage d’Isao, son cœur bat fort à cause de l’alcool et aussi à cause de la musique et de l’enchaînement rapide des évènements. Elle saute le plus haut possible, ses vêtements virevoltant autour d’elle, ses cheveux dans la figure.

Il la prend par la taille, l’isolant de la foule en mouvement, l’embrasse dans le cou. Elle frissonne, un léger sourire s’impose sur son visage, ses yeux fiévreux sont à peine entrouverts. Il lui dit ne pas vouloir coucher avec elle ce soir, et elle lâche un rire un peu moqueur en réponse à son arrogance. « Personne n’a parlé de coucher avec personne, que je sache. » Un sourire carnassier, de nouveau. De toute façon, le choix n’est pas seulement sien. Elle a son mot à dire aussi. Il semble être un bon moyen de tromper l’ennui. Il l’amuse. Ce jeu entre eux lui plaît bien. Elle s’y prend et pour l’instant il est difficile de déterminer qui est le chat, et qui est la souris. Qui est l’araignée, et qui est la mouche. Elle caresse son visage d’un main, de l’autre tient un énième verre, qui éclabousse en rythme les deux jeunes gens, le sol, et les danseurs alentours. Il lui proposer de l’emmener ailleurs. Elle ne dit rien mais acquiesce d’un sourire et les voilà bientôt à se faufiler hors de l’univers assourdissant du club, délaissant presque à regret le monde du bruit et de la lumière.

Elle le suit sans mot dire et bientôt ils sont devant une large étendue de glace. Emiko laisse échapper un petit rire. C’est peut être un peu trop romantique pour eux, non ? Ils ne sont que deux inconnus qui trompent l’ennui ensemble l’histoire d’une nuit, peut être un peu plus. Tokyo qui ne dort jamais est le parfait terrain de jeu et ils restent sur la patinoire un moment, l’alcool ralentit les mouvements de la jeune femme mais elle garde un genre de flegme élégant, dévisageant son compagnon avec ses yeux blasés, un peu fiévreux, un peu vitreux mais avec quelque part au fond une flamme d’amusement. Il l’attendrit, à rire, à s’essouffler, pendant qu’elle enchaîne les figures lentes tout en gardant les yeux posés sur lui, un sourire de squale restant encore imprimé en filigrane sur son visage.

Quelles sont ses plus belles sensations ? C’est une question beaucoup trop compliquée pour y répondre comme ça. Elle s’appuie à la rembarde qui entoure la glace, le coude posé nonchalamment, un sourcil haussé. « Tu poses de drôles de questions. » Elle hausse les épaules, n’a pas envie de se dévoiler aussi facilement. « Et toi ? » elle demande, plus par jeu que par véritable curiosité. « T’élancer sur la glace en fait partie ? » Elle le taquine, lui ébouriffe les cheveux, et déjà elle s’ennuie. Bientôt, elle prend de nouveau sa main, et l’entraîne hors du lieu. « onaka ga pekopeko » explique-t-elle, son ventre grognant dans la nuit. Ils passent devant les illuminations mais ne s’arrêtent pas, et bientôt ils sont dans une petite allée pleine de restaurants, de lanternes, et de gens ivres qui se repaissent de plats chauds et fumants. Emiko enfonce la main dans sa poche et la ressort avec quelques pièces. Huit cent yen, c’est tout ce qui lui reste pour finir la nuit. « Tu veux manger quoi ? » Ils ont l’embarras du choix, l’endroit est bondé et bruyant, mais la variété des restaurants ne fait que renforcer la faim de la jeune femme. Elle pose des yeux affamés, limite suppliants, sur celui qui l’accompagne.

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MessageSujet: Re: i'm not majestic on weekends [sagara isao]   i'm not majestic on weekends [sagara isao] EmptyMer 7 Fév - 8:12

musicalement vôtre

Elle l’emmène dans une autre valse.
Un nouveau continent à explorer.
Elle sait ce qu’il aime sans le savoir vraiment.
Échangistes noctambules.
Elle lui donne du fil à retordre.
Fascination pour cette débâcle des sentiments.
« On est d’accord. »
Connivence établie.
Sur la coucherie, au petit matin rayon de pluie,
Au lever des dieux et des merveilles.
Des paillettes dans les yeux encore.
Et sortir de ce sable mouvant avec l’impression d’avoir déjà trop vécu.
Elle ne veut pas, mais ce non dit oui.
Ce refus est accepté, convaincu.
Nous n’irons pas jusque-là.
Ou si, pourquoi pas, vivons déjà cette folie à deux.
Ne pressons pas les choses, ne basculons pas dans le vice trop rapidement.
Cette tension malsaine.
Isao se surprend à vouloir des éclairs et des intempéries avec cette fille.
Continuer le jeu jusqu’à bout de souffle.
Jusqu’à ne plus vouloir se séparer de son être.
Elle le fait marcher sur un fil.
Funambule de leurs désirs bien ancrés.
Elle ne répond pas, se joue de lui.
Il ne se méprend pas.
Haussement d’épaules.
Il se fichait bien de la réponse.
« Liberté. Insouciance. Désir. »
Seulement trois notes sur un piano, le curriculum vitae de Sagara Isao.
Une endiablée, elle prend les virages à deux cent à l’heure.
Il ne se rend plus compte.
Il est déjà tard, mais si tôt dans une vie.
« Prendre trop de vitesse, me crasher en plein vol, comme Icare sans aucun doute. »
Il dérive, déforme le sujet.
Il ne s’agit pas seulement de patiner.
C’est son existence en jeu.
Un assombrissement du regard.
Il relève la tête vers les cieux.
« Tu crois au destin ? »
Foutaises, aucun débile là-haut n’a pensé à sa gueule.
Il n’est que le chien que l’on parade dans les garden party.
Enchaîné à un maître qui tire les ficelles.
L’idée le terrifie en soi.
Ils s’en vont déjà pour un ventre qui gronde.
Famine d’un soir, fringale de minuit, night snack.
Et lui, il a seulement faim d’autre chose.
Il reste muet, la suit sans broncher, un sourire fade en coin quand il voit s’éloigner le lac gelé.
L’animation de la rue lui explose les rétines et les tympans.
Trop de bruit pour rien.
Il rentre dans une boutique au hasard.
Ne sait pas ce qu’il commande.
« Un banquet pour une princesse. »
Air moqueur.
Rien de méchant, une boutade déplacée sûrement.
L’alcool aidant, il ne se rend plus bien compte de la consistance des choses.
Il croque dans l’onigiri.
Cela ne l’apaise nullement.
« On va chez toi ? »
Il ne veut plus déambuler.
Précieuse dans ses manières.
Elle refusera, le maudira, l’invectivera.
Il s’en réjouit peut-être.
Il passe une main, entoure sa hanche prudemment.
« Repue ? »
Qu’elle dise non, qu’elle lui déchire le corps, le lacère, l’enferme dans sa tour d’ivoire.
Il a promis pourtant, il a promis qu’il ne franchirait pas la barrière.
Il est déjà à deux doigts de balancer ses serments à la fille du feu.

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