nakajima hanae
nom -- nakajima, un nom puissant, synonyme de réussite et d'opulence.
prénom -- hanae, la fleur bénie par l'amour de ses parents, si douce, si fragile.
âge -- vingt ans, un âge encore doux et innocent - si seulement ces vertus la berçaient encore pleinement.
date et lieu de naissance -- un cinq novembre à tokyo, en pleine tempête.
origines -- écossaises, mais nationalité japonaise.
métier/études -- hanae est en première année à l'université de tokyo, section langues, même si elle a aussi des cours supplémentaires en histoire de la musique, histoire de la littérature et langues romanes. elle travaille aussi dans un refuge pour animaux maltraités et abandonnés comme cheffe d'équipe depuis un peu plus d'un an. elle est également chanteuse et harpiste, blogueuse, et enfin écrivaine en passe d'être publiée. beaucoup de casquettes pour une vie et des jours si courts.
statut civil -- célibataire au coeur brisé qui commence à peine à cicatriser.
orientation sexuelle -- hanae est hétérosexuelle, elle aime les hommes, leurs bras forts, leurs voix graves.
traits de caractère -- douce, méfiante, cultivée, taciturne, observatrice, mélancolique, vive, renfermée, passionnée, craintive, attentive, complexée, créative.
groupe -- ((ミカサ -- mikasa)) par la force des choses.
maintheme -- everybody knows - sigrid.
She walks in beauty, like the night
Of cloudless climes and starry skies;
さようなら
Tout commence par une tempête. Si la vie avait été autrement, Hanae se serait souvenue du rire tonitruant de son père, qui la berçait contre sa poitrine immense, de l'amour plein les yeux, en jurant tous ses dieux celtes que le vent et la pluie s'étaient levés pour admirer et bénir sa première-née. D'ailleurs Hanae ne s'appelait pas encore Hanae, mais Aislinn, un vieux nom gaélique qui signifie le rêve, la vision et qui prédit à celles qui le portent une destinée où prospérité et bonheur se mêlent si étroitement qu'on ne sait plus où finit l'un et où commence l'autre.
Et soudain tout s'arrête, comme si le chef d'orchestre s'était levé et avait dit :
— On arrête, ça ne va pas, on essaye autre chose.
Et tout s'arrête. Le chef d'orchestre a laissé un peu plus d'un an à Hanae, Aislinn, pour connaître sa mère à l'accent écossais si mélodieux et son père aux mains si sûres, un an dont elle aimerait tant se souvenir que ça fait mal parfois. Elle ne se souvient de rien, mais elle garde dans un carnet les coupures de presse qui parlent de l'accident de train qui a tranché les deux fils entrelacés de leur vie, répandu l'amour mêlé de sang qui parcourait leurs veines et amputé tant de familles, détruit tant de vies anonymes.
De l'orphelinat, Hanae, dont le vrai prénom était devenu deuxième en ordre d'importance, derrière un prénom japonais qui ne signifiait encore rien pour elle - parce qu'il faut être aimé pour qu'un nom prenne un sens, aux yeux de ceux qui vous aiment - ne garde qu'un souvenir vague, en toutes choses sauf deux, restées aussi fraîches dans sa mémoire que si elle les avait vécues hier. La première est une histoire d'amitié sincère avec un autre orphelin, plus âgé, plus désabusé, qui la protégeait de la mélancolie et de la froideur des lieux. La seconde est le jour où les Nakajima sont venus la chercher, elle et personne d'autres. Ils s'étaient vus avant, pour s'habituer les uns aux autres, pour apprendre à se connaître, mais c'est vraiment le jour du départ qui reste ancré en elle plus sûrement que les bateaux de la marine de Skye, l'île où se trouvent ses plus profondes racines. Le jour où tout a changé.
La nouvelle vie d'Hanae, dont le prénom est devenu porteur de tendresse, d'amour et de foi, est tissée de douceur et de petites attentions. Elle est une enfant vive, qui comprend vite mais peine à se lier d'amitié avec les autres. Elle ne parviendra jamais à se faire à l'esprit de compétion qui règne à l'école, chose qui enragera d'autant plus ses camarades, puisqu'elle se situe toujours en tête de classement mais que ça n'a pas d'importance pour elle. Elle veut juste faire de son mieux pour mériter l'amour de ses parents et sa place dans leur famille.
Trois passions rythment la vie d'Hanae, de son enfance à nos jours. La première, la plus évidente, c'est celle de la musique. L'oreille absolue a sans doute aidé, mais ce qui a poussé ses parents à lui offrir des cours et à l'aider à progresser, c'est sa voix, légère comme une caresse et forte comme le destin, capable de monter si haut qu'on en aurait des vertiges, aérienne, pleine de rêves et de bénédictions. La seconde, c'est la lecture, parce qu'on n'a jamais tant d'amis que ceux qu'on trouve entre les pages des livres, parce que lire c'est s'évader mieux que Scofield, parce que lire c'est atteindre la plénitude et la sérénité dont on a tous besoin pour affronter les petits et grands malheurs du quotidien. La troisième, c'est l'écriture, si naturelle, si instinctive, si incisive, plus forte même que l'appel du sommeil ou de la nourriture, qui laisse le coeur battant et la peau agitée de frissons, les yeux injectés de sang et les pupilles dilatées comme après un fix de la meilleure drogue qui soit.
Le collège, c'est pareil que les primaires, toujours un isolement qui persiste, elle a quelques copains mais aucun ami, deux garçons qui lui tournent autour et la font rire, elle leur brise peut-être le coeur sans le savoir, trop prise dans ses rêves, dans ses livres, toujours un air en tête, la tête en l'air. C'est au collège qu'Hanae a découvert la harpe et la douleur des cals qui se formaient sur ses doigts en sang après avoir pincé les cordes trop souvent, trop longtemps, mais c'était une bonne douleur, plaisante, vivifiante, harmonieuse. Là aussi qu'Hanae a découvert quelles merveilles on pouvait faire avec la musique d'Harry Potter et quelques instruments bien maîtrisés - et entre la guitare, le piano, la harpe, le violon, l'accordéon et l'alto, elle a de quoi faire. Jamais passion n'a été si douce.
Puis est arrivé le lycée. Si parmi les proches d'Hanae quelqu'un avait su que ça tournerait si mal, elle aurait été scolarisée à domicile, mais personne n'est voyant dans sa famille adoptée. Tout avait bien commencé pourtant, avec un garçon charmant qui la faisait rougir et rire, qui lui embrassait la joue et lui disait qu'il l'aimait. Où se cachait le chef d'orchestre quand on avait besoin d'arrêter une situation avant qu'elle vire au drame ? Manifestement assez loin pour ne pas empêcher ce garçon d'essayer de coucher avec Hanae, d'ignorer ses refus jusqu'à ce qu'elle lui fasse mal par un instinct bienheureux et furieux. Elle est partie sans se retourner pleurer dans les bras de sa mère, incapable de lui dire pourquoi elle pleurait.
Et puis l'enfer s'est déchaîné sur elle. Son ex-copain était populaire et a raconté à qui voulait l'entendre qu'elle était une salope, une pute qui se donnait à des hommes plus âgés pour quelques frissons, quelques billets, une suceuse sans dignité ni pudeur. Et le harcèlement a commencé. C'est incroyable comme les adolescents peuvent être cruels. Tout ça a duré deux ans, deux longues années à glisser dans une dépression plus tenace qu'une armée de tiques, à se laisser bouffer, à ne rien dire même quand elle revenait à la maison avec des bleus, des larmes plein les yeux, deux années à tout voir en gris, à sentir disparaître les couleurs de sa vie.
Le fil de sa vie a failli se rompre six mois avant qu'elle termine le lycée. Hanae se souvient encore de la sensation de confusion intense induite par la boîte de somnifères qu'elle a avalés juste avant de se trancher la peau sur toute la longueur des poignets, et la sensation froide et brûlante à la fois de la lame sur sa peau, dans sa peau, elle se souvient de la panique de ses parents, des cris de sa mère et de la voix pleine de sanglot de son père qui appelait les secours avant qu'elle sombre. Elle se souvient s'être demandé aussi pourquoi il voulait la sauver, elle qui était si mauvaise, si nulle, si toxique que tout le monde la détestait. Et puis le noir.
Le noir.
Et l'éveil. La chambre d'hôpital trop blanche qui lui brûle la rétine, l'explosion de rouge presque décadente d'une gerbe de fleurs, et sa maman qui se redresse en s'exclamant :
— Mon bébé !
Sa maman, elle sent si bon que la brûlure de l'odeur des médicaments s'en va alors qu'elle la serre dans ses bras. Et Hanae éclate en sanglots, des sanglots lourds et vieux comme la Terre entière. Elle a mal à l'âme, si mal qu'elle a envie de mourir, mais maintenant, elle est suivie, soignée, protégée. Elle termine son année scolaire à la maison, réussit ses examens avec les honneurs et les distinctions, comme d'habitude, et ses parents portent plainte contre ses harceleurs.
Après tout ça, ses parents insistent pour lui offrir une années sabbatique, pour se reposer loin de l'école. Et Hanae a une notion toute personnelle du repos, elle se jette à corps perdu dans ses projets, termine son premier roman et en commence un deuxième, apprend à jouer du celesta, ouvre un blog littéraire et lifestyle, s'offre un voyage de deux semaines à Londres, fait ses deux premières scènes en tant que chanteuse et harpiste - deux soirées de pur bonheur - et s'est trouvé un travail dans un refuge pour animaux soutenu financièrement par sa famille depuis bientôt dix ans. Et à chaque pas qu'elle fait pour grandir et s'éloigner, elle s'éloigne des chemins sombres, de la dépression qui parfois murmure encore à son oreille, de l'envie de mourir qui ne l'effleure plus que dans les nuits les plus terribles, elle revit.
C'est grâce à ce sentiment de retrouver un pouvoir sur sa vie qu'elle a eu le courage de s'inscrire à l'université, pour avoir ce master en langues qui lui permettrait de travailler comme traductrice dans l'édition, mais sans oublier le plaisir qu'elle ressent à suivre quelques cours d'histoire de la musique, d'histoire de la littérature et enfin de langues romanes. L'espoir renaît en elle, petit à petit, comme un feu qu'on réveille avec habilité, patience et délicatesse.
deuxième visage
t'aimes quoi dans la vie sinon ? -- le thé, les mugs, les livres, les langues, aimer, le bleu, les cartes postales et les cadeaux, les chats, les jeux vidéos, jason momoa, et plein de trucs qu'il faut pas dire aux enfants mais que j'adore écrire.
plutôt sushis ou ramens ? -- ramens parce que j'aime manger des trucs bien chauds.
et le forum, tu trouves qu'il est beau comment ? -- mais trop beaux srly je pleure devant toute la beauté que j'y vois.
crédits -- ediejarolim, dreamwidth, 11thwholock (entête) lord byron (citation).
et sinon j'ai un topic de recherches de liens en attendant de pouvoir jouer
ici, hésite pas à venir faire un tour !
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<buzy>sefic asima</buzy> nakajima hanae