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| Sujet: teach me how » yuja Sam 9 Déc - 5:12 | |
| l’heure tire à sa fin. le temps s’effrite, encore et toujours. il passe beaucoup trop vite, te laissant un arrière-goût de déception sur la langue. tu as toujours l’impression qu’il file entre tes doigts, que jamais tu ne seras en mesure de mettre la main dessus. et tu as probablement raison. le temps est intouchable, indomptable. longue crinière repoussée vers l’arrière, tu fermes les yeux un moment pour retrouver le tempo. laisser la musique te guider, et non le contraire. c’est elle la chef d’orchestre. dans cette salle, tu n’es que sa marionnette.
mais voilà qu’encore une fois, tu n’y arrives pas. ça bloque, c’est instinctif. tu n’arrives plus à suivre, et tu jettes l’éponge. tu retires tes écouteurs et te laisses choir au sol, le souffle court, les traits tirés par la fatigue. tu regardes les autres élèves ranger leurs effets personnels et quitter, peu à peu, le studio de danse. il ne reste bientôt plus que toi, ton reflet dans le miroir. et lui. un léger sourire effleure tes lèvres tandis que tu ranges ton portable dans ton sac. « sensei. » le bout de ton nez se fronce. cette appellation te semble si étrange. surtout lorsque tu te retrouves seule avec lui.
tes iris s’accrochent aux siens et un sourire perle sur tes lippes. tu te redresses et t’avances lentement vers le miroir, au son de la musique qui te tambourine toujours dans les oreilles. « ne, yuji-senpai. ça te dérangerait de m’aider…? » tu tires un mou, fixant son reflet dans la glace. il n’a pas à le faire. son cours est terminé, tout comme le temps alloué. « j’y arrive vraiment pas, avec la deuxième mesure. » mais une fille s’essaie. tu n’as rien à perdre. |
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| Sujet: Re: teach me how » yuja Mer 3 Jan - 2:44 | |
| mood -- Se fier à ce débile qui lui servait de frère était surement la pire des idées. "La meilleure solution c’est que tu me finisses rapidement ce mojito." lui disait encore le plus âgé, presque un peu trop convaincu de ses propres conseils et de leur efficacité. Après l’émoi Sakurai, Yuji s’était foncièrement convaincu de donner un peu plus de foi à son oniisan qui semblait bien plus éclairé que lui lorsque ses sentiments les plus fragiles étaient en jeux. Alors qu’avait-il fait? —il l’avait écouté. Et il n’aurait surement pas du. Parce que sa parole, c’était comme demander à un ivrogne comment guérir d’une addiction; en l’occurence, Yuki, c’était demander conseil à un mec qui n’avait jamais eu le coeur brisé. Et en soit, passer sa vie en soirée c’était surement la dernière des choses qui lui restait à faire afin de saccager le reste de stabilité qu’il avait su maintenir à flot; désormais, il jonglait quotidiennement entre totalement torché et un hangover totalement assumé.
Et lorsqu'il se surprenait à scanner la salle depuis un coin où il s’était discrètement réfugié, il croise alors la lueur de deux iris familiers. ”o-oui? Itô-san?” Lui toujours aussi attaché à ses honorifiques japonais et à la distance qui s’en imposait en dépit de l’attraction réciproque qui s’était développée. Yuji avait toujours été cruel, surtout lorsqu’il savait à quel point il était facile de le décevoir. Il lui offre un sourire léger, un brin flatteur lorsqu’il parcourait ses formes alors qu’elle exécutait la chorégraphie avant de la stopper. ”alors ici tu dois-” sans crier garde, le décoloré se rapproche lentement d’elle avant se caler contre son dos, son visage niché contre son cou tout en posant l’une de ses mains contre sa hanche pour lentement la guider, avant de glisser ses doigts le long de ses poignets pour guider ses bras. ”-faire comme ça.” et alors qu’il observe ses mouvements il ne peut s’empêcher de sourire, ondulant son corps au même rythme que le sien avant de se détacher, à contre-coeur, afin se distancer de quelques mètres. ”c’est parfait ! Maintenant il ne faut plus que le perfectionner Natasja-(ch)an.” oopsy, la langue qui fourche Yuji a le sourire amer tandis qu’il n’ose plus la regarder; le coeur qui s’était emballé pour une simple question de ponctuation — la simple erreur qui traçait l’horizon une nouvelle ligne de démarcation qu’il n’aurait souhaité ne jamais voir exister.
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