pham hoa
nom -- phamélique parce que percée du cœur, remplie trop souvent d’sentiments empruntés, le tout trop éphémère. phamilière avec les douleurs. celles qu’on perçoit à peine, celles qu’on s’explique pas.
prénom -- arrière-goût d’époustouflant et d’émerveillé,
hoa ça s’dit aussi quand on est déçu ou fatigué (on lui sourit quand on veut un baiser).
âge -- la cire des bougies comme une mélasse. coulée argent coulée dorée. coulée pas colorée. rongés par les flammes presque fraîches,
vingt-quatre bâtons disparaissent (noyés) dans la cheminée.
date et lieu de naissance -- toujours un peu au milieu, entre le blanc d’la neige et le gris d’la pluie (jamais du noir, ici y a pas de désespoir).
début mars quelques étoiles et un bol de ramens, appeler maman pour s’entendre dire qu’elle est belle. promettre de revenir bientôt (à
fukuoka). se savoir lâche.
origines -- dans le regard de sa mère des ombres. elle ne l’a jamais connue sans. quelque chose de spéculaire, du tragique et du décharné.
là-bas c’est un mal dont on ne parle pas et hoa a cessé d’être curieuse. elle a le vietnamien rouillé, elle fait des cauchemars qui ne lui appartiennent pas. ici c’est mieux. le partout d’ici, mais pas là-bas.
métier/études -- elle est conteuse d’aventures pas trop horribles, elle fait des tresses aux chérubines qui veulent bien lui céder un sourire. elle voudrait dessiner des fleurs avec des craies sur de grands tableaux verts, qu’on l’appelle madame et qu’on lui demande si ça va bien.
statut civil -- hoa c’est trouver du qui scintille en chaque être et aimer n’importe comment. c’est vouloir trop et beaucoup regretter, des draps froids et un cœur à peine
fragile (souvent bleui et qui s’emballe jamais). c’est un désir d’inconfort et chaque soir repérer les étoiles manquantes.
orientation sexuelle -- y a un besoin de discrétion mais quelque part aussi de l’obstiné, du plus fort qu’elle. pupilles amoureuses qui font comme si, sourire ravi quand les mains pas assez douces frôlent sa peau et la veulent soumise. mais ses joues ne rougissent que devant c’qui est beau, côtes saillantes ou courbes tendres. hoa elle s’passionne pour les voix qu’on entend pas, les corps trop frêles et les phalanges disloquées. elle bégaye devant les
jolies filles sans trop oser les approcher.
traits de caractère -- patiente, complexe, irrationnelle, inquiète, concernée, vulgaire, douce, un peu timide, joueuse, sensible, menteuse, neuve, trop sucrée.
groupe -- kaneki.
maintheme -- it's ok, you're ok.
rouge-flamme et noir d'ébène
sans bride, ni mors, ni rêne
さようなら
ils ont l’air minuscules sous elle, brisables et à sa merci. suffit qu’elle se penche et qu’elle souffle pour qu’ils s’écroulent tous. on les dirait humains.
(si elle pouvait les goûter, elle sait qu’ils auraient un arôme de poussière)
elle aime venir ici, sur le petit balcon de l’appartement. elle aime contempler ces gens, leur inventer une vie. ça les rend beaux et appréciables, et souvent elle s’dit que s’ils étaient comme elle voudrait qu’ils soient, on en serait pas là aujourd’hui.
elle aime le petit balcon parce que de là, on se doute pas qu’elle existe. faudrait lever la tête, et ça leur fait mal au cou, puis l’asphalte est plus foncé que les plus sombres nuages du ciel, alors ouvrir les yeux ça revient sûrement à vouloir se rendre aveugle.
hoa n’aime pas qu’on la regarde parce qu’elle n’aime pas qu’on la juge. elle n’aime pas cet air qu’ils prennent tous quand elle fait un truc qui leur convient pas, la manière dont ils reniflent avec dédain, ce mépris qu’ils prennent plaisir à souder à leurs pupilles et ce sans jamais rien dire. faut comprendre qu’un « va te faire foutre » c’est nettement plus banal.
fukuoka, osaka, kyoto, chiba, kawasaki, tokyo. toutes ces villes beaucoup trop belles, et ces gens si laids qui savent si peu s’aimer. ça la dégoûte. alors elle tourne, elle reste jamais trop longtemps au même endroit. elle encaisse et puis au bout de deux semaines, huit mois ou un an, elle s’casse et on fait comme si elle avait jamais été là. elle cherche ceux qui seront pas gênés d’passer des soirées sans rien faire ni rien dire à ses côtés, elle cherche ceux qui oublieront sa présence à trop devoir vivre, ceux qui détourneront pas les yeux quand elle passera du rire aux larmes. elle en veut des qui lui reprocheront ni sa fausseté, ni son mal-être.
l’humain ça manque dans l’coin.
ça vibre dans sa poche. on l’appelle.
« bonjour maman. je vais bien et toi ? » elle sourit pour faire comme ces nanas qui sourient au téléphone alors qu’personne est là pour regarder. c’est drôle, elles ont l’air heureuses (c’est même pas appréciable, elles ont juste l’air retardées). à l’autre bout du fil un bruit de verre brisé, des jurons en vietnamien. le japonais est faible et les cœurs aussi.
« oui maman, je viens bientôt. mais tu sais bien comment c’est les fins d’années, j’ai trop d’boulot à l’école. » hoa quitte le balcon parce que les soudaines chaleurs d’août sont insupportables. sur le canapé en pagaille l’ordi portable est ouvert sur une page word (et derrière du yuri un peu sale).
promis juré elle finira son cv avant la fin d’la journée.
« tu me manques aussi maman, mais comprends-moi, je peux pas tout laisser en plan comme ça. ça fait quoi... trois mois qu’on s’est pas vues ? quatre ? tu peux bien attendre quelques jours de plus. » chaque fois qu’elle le dit ça sonne un peu plus vrai. au début maman avait des doutes et puis c’est passé. parce que c’est plus facile de croire hoa tout en laissant un mal plus profond lui bouffer l’cerveau plutôt que poser (encore) des questions. celles qui fâchent et qui font pleurer les agneaux.
le mensonge c’est toujours aisé. et toujours plus à travers les années.
« maman, t’es toujours là ? » un silence. qui dure longtemps, plusieurs minutes. le temps d’un toujours.
un souffle éreinté et la voix réapparaît. à chaque fois un peu plus abîmée.
le regard d’hoa s’perd à peine dans l’vide. elle hésite une demi-seconde (autrement dit elle hésite pas). elle a cessé depuis longtemps d’se détester.
c’est ce que les gens d’en bas auraient fait.
ils l’auraient haïe.
« bonjour maman. je vais bien et toi ? »deuxième visage
t'aimes quoi dans la vie sinon ? -- vous.
plutôt sushis ou ramens ? -- tjr sushis.
et le forum, tu trouves qu'il est beau comment ? -- crédits -- afanen.
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<buzy>meia tiffany --</buzy> pham hoa