We live in a world full of broken hearts and judgmental hypocrites. But it's nice when the sun goes down. -

Invité

“the same game” & La neige tombe à gros flocons sur Tokyo. Il est perdu. Dans tous les sens du terme.
Il n'a pas compris quand était son arrêt de métro, il ne s'est pas arrêté au bon endroit, il a tenté de rentrer à pied, il s'est encore perdu, il est 22h et son premier client est évidemment en train de l'attendre devant chez lui, sous la neige et dans le froid.
C'est ce qu'on appelle un début de carrière raté. Non pas qu'il ait encore des choses à prouver, quoique si en réalité, à Tokyo. Il doit tout redémarrer, se reconstituer une clientèle, faire marcher le bouche à oreille, faire démarrer l'affaire, etc... Il pense, naïvement, que sa notoriété devrait l'aider. Mais la notoriété franchit rarement les continents...
Et le voila à cavaler sous la neige, en petite foulée, en essayant d'entendre google map à travers sa musique. Ca fonctionne moyennement, régulièrement le nom des rues lui échappe, il compare les écritures de son téléphone aux signes sur les plaques des rues. Il galère, pourtant à mesure qu'il avance, le paysage change. C'est une ville camaléon. Du peu qu'il en a vu, il devine qu'elle peut prendre n'importe quelle forme, qu'elle s'adapte à ses habitants, quelque part. Et il se dit, à cet instant, que même s'il est à des centaines de kilomètres de son Ecosse natale, même s'il est presque seul dans un pays inconnu dont il ne parle pas la langue, il ne regrette pas.
Ca changera peut-être. Pas tout de suite. C'est la lune de miel des pays de secours.
Il arrive chez lui à 23H, le rendez-vous étant fixé à 20H, il n'attend plus personne devant chez lui. Il a cessé de trottiner. Il passe tout de même devant l'escalier aménagé qui mène directement au grenier. C'est sombre, mal éclairé, il sort la lampe torche de son portable.
Il y a bien un homme qui attend sous la neige. Son parapluie ressemble à une montagne. Cillian est soudainement profondément confus et désolé. Il se précipite vers lui, et soudainement, il se souvient qu'il ne peut pas s'excuser, il ne connait pas les mots. Son visage exprime sans doute toute la peine et la gêne du monde, si bien qu'il balbutie un vague bonjour en japonais, avant de lui montrer l'escalier.

but it's nice when the sun goes down -- idiotie ou admiration trop grande, la question lui traverse les lèvres à mesure que les minutes s'écoulent - s'éternisent à outrance, et que la neige continue de tapisser son parapluie sombre. inspiration profonde, froid qui vient éveiller les poumons chauffés par cette carcasse encore bien vivante, les départs et les retours n'ont de cesse de se faire - surveillant sa montre qu'il sort à peine de sa manche. la lèvre inférieure pincée, la hâte qui se lit dans ses gestes aussi infimes soient-ils - cette manie de taper un peu sur le sol. kohaku qui se mélange entre l'agacement et la compassion, entre l'innocence et le manque de sérieux vers l'artiste - mais n'est-il pas de l'artiste que de se faire attendre ? tête en arrière pour s'attarder sur le ciel parsemé de touches ocres, le sourire vient s'imprimer sur ses traits poupons, et le désespoir d'une arrivée quelconque - trois heures tout de même à jouer au bon patient qui ne laissera aucun énervement le trahir. kohaku qui pendant une heure durant - un peu plus - s'est laissé tenter par un bar quelconque. et kohaku, kohaku toujours debout - enfin décidé d'une limite à cette mascarade gigantesque.

jusqu'à l'arrivée en fanfare de l'être attendu - celui qui se confond, sans se morfondre, qui dans ses paroles traduit l'ailleurs. kohaku face à l'étranger - pourtant suivi sur les réseaux, à envier les dessins tatoués sur des peaux aux histoires diverses. suite logique qu'est celle de le suive, de refermer le parapluie dans un petit son caractéristique et la musique des talons qui claquent contre le bois. puis enfin, devant la porte, qui après une petite courbette respectueuse, glisse dans un anglais pourtant teinté d'un accent.
- je pense qu'il vaut mieux que je vous parle en anglais. pauvre rire qui se perd à la barrière de ses lèvres, les bras tendus le long de son corps et la chaleur qui vient doucement colorer ses joues de rose. content de vous voir, enfin.

trois heures - une bagatelle -

- vous vous êtes perdu j'imagine ?

» war of hearts + ina
» once it's broken, sorry means nothing ☂
» another world ((reiko))
» broken bones from crashed dreams ((iouri))
» don't just exist, live. #lizo