ベルセルク / yasuo

maintenant, il faut vivre à toute allure. s'empresser de respirer dans cette ville polluée, aux bâtiments trop grands pour des gens si petits d'esprit. bercé par les sirènes des polices, avec pour seules couleurs visibles celles des tags usés infectant les murs de la cité, yasuo sait déjà qu'il mourra ici. tokyo qui l'a construit, tokyo qui l'a détruit. il déteste la ville, il déteste les autres, parce que personne ne semble savoir vivre comme il le faut. tous bordés par ces foutues règles qui ne veulent rien dire. tous restreints par ce que des gens plus riches que d'autres décident. ça l'enrage, yasuo, yasuo et ses poings instables. lui qui traîne dans la poussière, lui n'a une qu'une mère (maman reine) pour lui apprendre que rien ne l'attendait, là, dehors.
(et puis, le père, on n'en parle pas, parce que ça déclenche des haines sourdes.)
yasuo provoque, brûle, se rebelle, crie, éclate ses articulations aux coins des ruelles les plus mauvaises. petit con armé de bombes de peinture, qui vit trop vite, et qui regarde la mort droit dans les yeux, parce qu'il n'en a pas peur. c'est le danger qui l'aspire, redoutable trou noir vers lequel il se précipite. « c'est comme ça, qu'on vit » qu'il grogne, l'air fier, l'air érudit. c'est une confiance en lui infaillible qui lui permet de se dresser si fièrement sur les pavés souillés. et tant pis, tant pis si on le reconnaît comme un de ces rats de rue, qui s'alimente de ce qui empoisonne les autres.
parce qu'au moins, yasuo, il n'est pas seul.